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Ligue Magnus: État des lieux de l'élite française à mi-saison


Ligue Magnus: État des lieux de l
La ligue Magnus est le nom donné au championnat de France de Hockey sur Glace. Il est composé de quatorze équipes et se déroule en deux parties. La première partie est composée de 26 journées où les équipes se rencontrent sous format aller/retour au cours de la saison. A l'issu de cette phase est établi le classement final de la saison régulière. Il permet de déterminer les barrages pour le maintien entre les deux derniers, le vainqueur sauvant sa place en Ligue Magnus. De plus, les quatre premiers sont qualifiés directement pour les quarts de finale alors que les équipes de la 5ème à la 12ème place s'affrontent au meilleur de 3 matchs et les vainqueurs de ces 4 matchs de "barrage aux play-offs" rejoignent les 4 premiers de la saison régulière. Les play-offs se déroulent au meilleur des 5 matchs, le premier club à 3 victoires étant qualifié. Dans les confrontations, le club le mieux placé à l'issu de la saison, reçoit toujours en premier (deux fois) et si jamais la série se prolonge jusqu'au cinquième match, il aura l'avantage de la glace pour le match décisif. Les demis et la finale se déroulent sur le même principe. Le vainqueur de la finale des play-offs est sacré Champion de France. Pour l'anecdote, il faut savoir que tous les joueurs ne se rasent pas en play-off tant que le club n'a pas été éliminé. Les phases finales sont alors des joutes entre "barbus".
 
A quelques semaines du début de ces play-offs, il semble donc opportun de réaliser une présentation des équipes de Ligue Magnus tout en faisant un état des lieux à cet instant de la saison.

 

En préambule, il faut noter que l’inter-saison a été mouvementée. En effet, la Commission Nationale de Suivi et de Contrôle de Gestion (CNSCG) qui contrôle la viabilité financière des comptes des clubs a pris de nombreuses sanctions à l’encontre de plusieurs d’entre eux. Tout d’abord, les diables noirs de Tours de Robert Millette se sont vu relégués de ligue Magnus en division 2 (3ème échelon national) pour un déficit trop important. Il est à noter que c’est la troisième fois que Tours est rétrogradé pour raisons financières sous la houlette de Millette, chacun se fera sa propre opinion. La Fédération a alors repêché le club de Neuilly sur Marne, relégué à l’issu de la saison précédente après un barrage contre Mont Blanc. Après la fusion avortée entre Chamonix et l’entente Saint Gervais-Megève (Mont Blanc) pour des raisons politiques, ce dernier s’est retrouvé dans une situation financière précaire. L’équipe dirigeante a été remplacée et la nouvelle équipe s’est aperçue que la situation était encore plus dégradée. Devant la bonne volonté de la nouvelle équipe, la CNSCG n’a sanctionné le club que de deux points de pénalités au championnat. Enfin, le dernier club sanctionné a été Grenoble. Les brûleurs de Loup, vainqueurs des 4 trophées de la saison précédente, ont été sanctionnés de 6 points pour avoir caché un important déficit aux yeux de la fédération. Le président Blache a alors démissionné et de nombreux joueurs n’ont pas pu être conservés.

 

Après cette pré-saison chaotique, le sport a pu reprendre ses droits. Nous allons donc faire un bilan club par club, avec leurs perspectives de résultats dans les semaines qui viennent. Remontons donc le classement et voyons un peu ce qui se passe dans chaque club.

 

Au 2 Février 2010, voici le classement :

Classement

Source Fédération Française Hockey sur glace, tenant compte des pénalités de début de saison

(http://www.hockeyfrance.com/ffhg-championnats/ligue-magnus/calendrier-resultats-136.html)

 
La ligue Magnus: Les équipes au "fond du trou"

 

Neuilly sur Marne

 

logo bisonsL’Effectif : Repêché in extremis, le club de Jérôme Pourtanel n’a pas été inactif sur le marché des transferts. Plusieurs joueurs expérimentés aux joutes de la ligue Magnus sont arrivés (Pousset, Dermigny, Dugas) ainsi que plusieurs canadiens à la réputation solide (Marco Emond [Gardien], Shawn Snider, Seth Léonard, Karl Fournier). Les bisons avaient donc pour ambition un maintien confortable, qui pouvaient déboucher au bout d’une excellente saison sur une éventuelle place de barragiste pour accéder aux play-offs.

 

Les Résultats : Neuilly a commencé son championnat de manière correcte puisque jusqu’à la 7ème journée, le niveau de jeu de l’équipe était satisfaisant. Malgré un bilan de 2 victoires et 5 défaites, les bisons avaient accroché de grosses écuries de la ligue, perdant sur le fil face à Angers et Morzine, tout en faisant bonne figure à Pôle Sud. Malheureusement, un événement a cassé cette dynamique et a provoqué l’indéniable descente aux enfers des Bisons : le départ de leur joueur phare, Karl Fournier, auteur d’une fiche impressionnante depuis son arrivée (7 matchs, 9 buts 5 assistances) parti en LNB suisse au club de Chaux Fonds. Véritable leader de l’attaque nocéenne, Fournier n’a pas été remplacé dans le jeu. Le substitut engagé (Casey Bartzen) n’a pas répondu aux attentes (8 matchs 5 assists). Depuis, Neuilly affiche un bilan de 9 défaites et une victoire (la plupart du temps sur des scores fleuves).

 

Les Perspectives : On voit mal comment les Bisons éviteront les barrages de relégation. Malgré 2 matchs en retard, il faudrait un véritable sursaut d’orgueil aux joueurs de Pourtanel pour remonter. Même si le calendrier ne propose que deux Everest, en l’occurrence Briançon et Rouen (une victoire serait un séisme sans précédent et inimaginable à l’heure actuelle), il sera difficile aux Nocéens de gagner si le niveau collectif n’augmente pas. La défense n’est pas assez rigoureuse et l’attaque, malgré de nombreuses opportunités, n’est pas assez réaliste.

Malgré tout, il subsiste des raisons d’espérer. En effet, Neuilly possède en Marco Emond, un excellent gardien, qui peut lorsqu’il est aidé par sa défense, tenir le match à lui tout seul. De plus, Shawn Snider et Seth Leonard demeurent de véritables poisons pour les défenses adverses. Enfin, la question pour les observateurs est de savoir si cette équipe a vraiment les ressources morales pour réagir, ce qui paraît assez difficile car ils paraissent vraiment au fond du trou…

 

Mont Blanc

 

logo Mont BlancL’Effectif : Après la pré-saison mouvementée et les difficultés financières, tous les étrangers de l’équipe sont partis. L’équipe a donc été construite autour du réservoir français de l’équipe, tout en s’appuyant sur les joueurs issus du mineur local, qui est une fierté pour le club et une référence en France. S’appuyant sur des joueurs expérimentés (les frères Nicoud, Croz, Ballet) et de jeunes talents (Orset, Besson), le club a aussi recruté quelques joueurs intéressants : Henry Corentin Buysse, ancien portier d’Amiens (et international français) et de solides étrangers (Saliji, Cerny,Adamovics). Christopher Lepers, ancien international français, a été nommé entraîneur et a donc raccroché les patins. Pour être honnête, l’objectif du club était de travailler et de faire progresser les jeunes et l’équipe. Les barrages de relégation étant l’issu la plus plausible pour l’entente vu son effectif et sa sanction.

 

Les Résultats : Comme pressenti, le début de saison de Mont Blanc s’est révélé être un long chemin de croix avec 11 défaites en autant de match. Cependant, les scores se sont révélés étriqués, l’entente perdant de moins de 3 buts d’écart quasiment à chaque match (excepté le 12/2 infligé par Rouen). L’équipe a progressé au fur à et à mesure, les jeunes assimilant le niveau de la ligue tout en étant encadrés par des « vétérans » très efficaces. De plus, avec l’arrivée de Andrej Rajck et la révélation de Sébastien Subit, l’équipe a passé un cap au niveau offensif. Le travail finit toujours pas payer et la série des joueurs de Lepers est étonnante depuis (5 victoires, 3 défaites). Malgré ses deux points de pénalité, l’entente se retrouve à la lutte pour éviter les barrages de relégation. L’entente s’est même permis le luxe de faire chuter l’ancien leader angevin dernièrement sur le score de 5 à 3.

 

Les Perspectives : Mont Blanc est en train de surprendre les observateurs par ses performances. Après l’exploit angevin, aucune équipe ne peut partir vainqueur lors de ses confrontations avec l’entente. Si les joueurs continuent sur leur lancée, faite de travail et d’investissement, l’entente évitera la relégation et pourrait se mêler aux barrages du cinquième au douzième pour accéder aux quarts des play-offs mais cela sera très dut. Vu la dynamique actuelle, on ne peut qu’être optimiste. Pronostic : 11 ou 12ème

 

Villard de Lans

 

Logo Villard de LansL’Effectif : Grande stabilité pour l’effectif de Stéphane Barin. Trois départs notables, Romain Carry (retraite), Birkeland et Pepy (Briançon) remplacés numériquement par l’attaquant canadien Nicolas Lafontaine, l’ex-défenseur angevin Pierre Antoine Simonneau et Clément Masson de Mont Blanc. L’équipe s’appuie sur des joueurs expérimentés comme Sedlak, Favarin, Millerioux et Sykko tout en faisant confiance à des jeunes qui montent comme Sage Vallier et Alexandre Lefebvre. L’objectif était de faire aussi bien que la saison dernière (9ème) à savoir assurer tranquillement le maintien et se mêler à la course aux quarts des play-offs.

 

Les Résultats : Les ours sont parmi les grosses déceptions du championnat avec un bilan de 3 victoires, 4 défaites en prolongation ou fusillade, et 10 défaites en 17 matchs soit un total de 10 points. Certes, l’équipe a deux matchs en retard à jouer contre ses concurrents directs mais il faut savoir que Villard n’a pas gagné un match depuis près de deux mois. Jusqu’en décembre, la situation n’était pas encore trop mauvaise avec des coups d’éclat contre Rouen (défaite sur le fil) et une victoire surprise sur Briançon dans sa patinoire fétiche de Ravix. Depuis, la situation s’est donc considérablement dégradée, le niveau de jeu n’étant pas franchement fameux, avec des problèmes importants pour le coach Barin à trouver des solutions au niveau des alignements. L’inquiétude est de mise et la colère gronde sur le plateau du Vercors. Cette équipe pourtant peu chamboulée, a perdu son âme cette saison.

 

Les Perspectives : Au premier abord, elles paraissent assez mauvaises. En plus de la crise sportive, un mauvais coup du sort handicapera la fin de saison villardienne. En effet, son meilleur joueur et révélation Thibault Sage Vallier est blessé jusqu’à la fin de saison suite à une rupture des ligaments croisés du genou. On peut espérer que cet événement mettra les joueurs face à leur responsabilité et que le collectif émergera de nouveau. De plus, l’expérience de Stéphane Barin doit lui permettre de trouver la meilleure formule pour son équipe. Cependant, il devra faire attention à ne pas désorganiser son équipe en modifiant les lignes en plein match sous peine de connaître de grosses désillusions comme le week end dernier.

La fin de saison des ours dépendra des deux matchs contre Neuilly et Epinal. Si les joueurs se remobilisent et qu’ils remportent les deux matchs, le maintien sera en parti assuré et la confiance en partie de retour. Dans le cas contraire, cela signifiera une fin de saison terrible et une fin de cycle pour cette équipe qui travaille dans la stabilité depuis plusieurs saisons.

Pronostic : au mieux une dixième place.





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