Le temps des confessions
Il y a des moments dans la vie où il faut se demander si on n'est pas un peu trop impliqué dans certains passe-temps. Prenez le hockey pour moi. Je vis en République démocratique populaire du Laos. Ne vous sentez pas mal si vous ne savez pas où c'est, vous êtes loin d'être le seul. Googlez moi ça pour voir. Maintenant que c’est fait, ça ne devrait pas vous surprendre d’apprendre que le Laos n'est pas exactement un foyer d’accueil pour le hockey. Oui c’était un allié de l'Union soviétique et oui il y a des régions montagneuses qui atteignent presque le 0 degré lors du mois de Janvier ce qui n’est pas suffisant, à ma grande déception, pour développer ce jeu fait de feintes, de mises en échec et de gants à terre.
En ce qui concerne les sports occidentaux, ici c'est un pays de soccer (ou de football, si vous préférez). Contrairement à de nombreux autres pays en développement il y a un nombre étonnamment élevé de chaînes de télévision pour se divertir, notamment plusieurs chaînes consacrées au sport. Malheureusement, le soccer représente au moins la moitié des diffusions. Si vous aimez le basket, le football américain ou le baseball vous êtes essentiellement couvert par la locale, ou Thaï, filiale d’ESPN. Mais pour le hockey? Nada! Alors qu'est-ce peut faire un junkie comme moi ? Il télécharge. Beaucoup. Énormément.
Je vous invite à faire le calcul (heu… Scott ? ), mais une approximation suffira probablement: au cours des 2,5 derniers saisons de la LNH, j'ai téléchargé une game ou deux par semaine, soit environ 40 matchs par saison . Comme mentionné précédemment je suis un partisan des Leafs et pendant les playoffs je regarde souvent plus d'une série à cause des autres équipes que je suis. Au final, je vais regarder environ 20 matchs de playoffs par année. Donc 60 matchs par saison, soit environ 150 parties pour les 2,5 dernières saisons. Avec une moyenne d’environ 2,5 giga-octets par fichier, cela nous donne un beau total de 375 Go de hockey téléchargé. Le tout, bien entendu, au Laos. Ma vitesse de téléchargement ? Si je suis chanceux environ 150 kb/s. Je ne pense pas avoir besoin de préciser le temps que j’ai passé devant mon écran d’ordi à attendre la fin de mes téléchargements ni le temps où j'ai du laissé mon ordinateur allumé jour et nuit pour avoir ma dose.
Et c'est juste pour pouvoir regarder le hockey. Ce grand classique me permet d’afficher ma principale motivation : je veux aussi jouer au hockey. J'ais même rapporté avec moi, en prévision, quelques bâtons et quelques balles oranges en plastique du Canadian Tire (pour vous Européens, google est votre ami). Mais à ma grande surprise, grâce à l’expansion constante de toutes les marques scandinaves - de Ikea et Nokia pour Lidstrom et Kurri - les Suédois et les Finlandais étaient déjà ici, à Vientiane, à organiser leur hockey cosom hebdomadaire. Bénis soit ils. Comme je vieillis, je dois admettre que je préfère cette version un peu plus douce mais néanmoins tout à fait authentique du hockey.
Maintenant, pourquoi est ce que je rapporte tout cela à votre attention? Parce qu’avec la nouvelle saison de LNH qui commence bientôt, débute aussi le temps des pools de hockey. Comme j’inscrivais mes multiples équipes, je réfléchissais à mes premiers pools, il y a presque 20 ans maintenant, à l'époque du papier et des feuilles de calcul. Je réfléchissais à la manière dont j’avais organisé l'un des premiers, sinon le premier, pool de hockey de l'histoire du Laos. Je réfléchissais à la façon dont j’avais échafaudé un pool complet, avec d’autres amis de retour au pays, complété avec un projet de draft, une gestion du cap salarial et même une vente aux enchères pour les agents libres de 13 ans. Et je réfléchissais à comment, même après tout cela, cela n’allait pas être suffisant pour moi alors que je m'approche de mon premier anniversaire de participation à PPM.
Mais vous savez le pire dans tout cela?
Je ne peux même pas patiner.
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