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ITW: Fabulous Fab vs Big Ben


ITW: Fabulous Fab vs Big Ben

ITW: Fabulous Fab vs Big Ben

 

Coup de sifflet final! L’arbitre met fin au match de la 13e journée de championnat entre Bloody Korrigans et Rouflaquettes, affiche alléchante de L.I. s’il en est, mettant en opposition pas moins de 5 internationaux français!

 

Côté breton: l’empereur du milieu René "Jules" Cézard et son bras gauche Georges Jeanroy, accompagnés d’un Rudy Peron qui était encore incertain la veille à cause d’une vilaine fracture de l’auriculaire droit. N’oublions pas pour autant la titularisation de Fabian Raybaud, qui portait encore la tunique bleue la saison passée.

Face à cet infernale armada de lutins sanglants se dressaient un duo d’attaquants redoutables promettant de beaux jours à leur club comme à l’Equipe de France, les favoris du peuple occitan, le duo dynamique Fabrice "Fabulous Fab" Duthilleul et Benoît "Ben" Lochet.

 

Le match s’est finalement soldé par une victoire nette des locaux: 2-0. Dur à encaisser pour les deux snipers de l’Equipe de France...

 

Nous retrouvons ces derniers à la crêperie du Bloody Dolmen, où se tient la 3e mi-temps, pour parler du match, de leurs ambitions pour le présent et l’avenir, de leur rivalité et bien sûr de l’Equipe de France. Ben est assis à une table, les yeux rivés sur son portable, en train de répondre à ses fans sur les réseaux sociaux. Fab est au bar. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il signe des sous-bocks et des tee-shirts pour les quelques supporters des deux équipes encore présents et qui semblent lui vouer une admiration sans faille.


E-M: Bonsoir Messieurs, merci de nous rejoindre. On peut vous offrir un verre?

B.L.: Euh... moi j’prendrais bien un p’tit...

F.D.: Non merci. On mérite rien ce soir.

 

E-M: Ok... Fab tu as l’air particulièrement déçu par ce non-match... Revenons brièvement là-dessus si tu veux bien.

F.D.: Quoi dire? 2-0, ça parle par soi-même. On s’est fait bouffer dans la possession... On cadre pas un tir du match... On loupe tout ce qu’on tente... tirs, une-deux, centres, duels aériens, rien ne passe... Les locaux nous recollent au classement... bref, soirée pourrie à oublier.

 

E-M: Ben? Même constat?

B.L.: Oui, j’ai tout tenté mais ça ne m’a pas réussi ce soir... Je m’excuse auprès de mes supportri..ters.

F.D.: (soupirs...)

 

E-M: Effectivement messieurs si on se fie aux stats sur ce match, c’est loin d’être satisfaisant, on vous comprend. A votre décharge, vous ne faisiez pas face à n’importe quelle équipe... Vous étiez à la lutte avec un collectif solide évoluant à domicile et avec certains internationaux que vous connaissez bien je crois...

F.D.: C’est sûr que ce ne sont pas les premiers venus... mais bon quelque part contre les copains on a encore plus la rage d’être passé à côté de cette façon... Surtout qu’ils font tous les trois un gros match, tous les quatre même, avec Fabian qui en plante un “à la Ben”, j’ai envie de dire...

B.L.: Mmmmouais...

F.D.:Georgio était partout, Jules bien présent du début à la fin... Rudy qui fait preuve d’une belle combativité sur l’action qui amène le 2e but... Pas de doute, eux ont de quoi fêter ce soir... Ils ont fait leur taf.

B.L.: Vu comme ça, c’est sûr...


A cet instant une serveuse dépose deux tisanes face à nos invités: “Deux tisanes, tilleul et benthe, pour vous messieurs. De la part du monsieur au bar là-bas, pour mieux digérer la pâtée, m’a-t-il chargée de vous dire.” Un rapide coup d’oeil au bar nous permet d’apercevoir Rudy Peron tout sourire, nous saluant d’une main et levant une pinte de bière de l’autre.

E-M: Héhé!... Et bien quand on parle du loup...

B.L.: (rire jaune)... Très drôle... Benoît + menthe = Benthe... Décidemment en forme le Rudy...

F.D.: Bah c’est de bonne guerre Ben... et puis c’est pas comme si on méritait mieux ce soir. Mademoiselle, offrez une deuxième pinte à notre ami de ma part. (Il lève sa tisane pour trinquer avec Rudy Peron).

 

E-M: Oui, tout ça reste dans l’esprit du jeu et des petites rivalités qui animent un groupe. Pas de quoi s’énerver. Revenons à vos réactions sur ce match. Ben, on sent plus de résignation chez toi, et moins de révolte que chez Fab...

B.L.: C’est pas ça... mais j’me dis que la saison est encore longue. J’aurai encore assez d’opportunités devant moi pour nous racheter.

F.D.: C’est ça, et nous on sera tous en tribune pour mieux te regarder sauver le monde...

 

E-M: Les gars, restons calmes... votre rivalité n’est un secret que pour ceux qui ne suivent pas le foot... mais ce n’est pas une raison pour s’énerver au moindre petit désaccord. Je suis d’ailleurs convaincu que vous pouvez aussi vous apprécier l’un l’autre. Tiens, Fab, parle nous de Ben.

F.D.: (rire jaune)... Sérieux?... Bon bah... disons qu’il a un talent incroyable. Il est capable de planter de n’importe où à moins de 40 mètres du but sur des gestes venus d’ailleurs. Je dois avouer qu’il passe un temps fou à l’entraînement à pratiquer des frappes acrobatiques. Il a un super sens du placement, des appels, et surtout il va très, très vite. Il aurait fait un super ailier.

B.L.: Wow... merci F...

F.D.: Faudrait juste qu’il apprenne à faire des passes et qu’il réalise qu’il y a 10 autres joueurs dans l’équipe.

B.L.: Ah... j’me disais aussi...

F.D.: Bah oui mais le foot c’est un sport co, Ben... si tu pouvais penser à l’équipe, au club, aux supporters AVANT de penser à tes stats et à tes followeuses sur pouitteur où je sais pas quoi...

B.L.: TWitter! Mais quel âge t’as papi?

F.D.: L’âge de t’en coller une bonne dans ta p’tite g...

 

E-M: Du calme les gars! Y a vos fans qui vous regardent, et la crêperie est bourrée de collègues de la presse... Pas sûr que vos patrons apprécieraient les gros titres de demain si vous continuez comme ça! Ok?... Bon... Ben, à ton tour... Parle nous de Fab.

B.L.: Ok... Je dirais que Fab c’est d’abord une grosse présence physique avec une excellente technique. C’est un cauchemar pour les défenses tellement il les use sur la durée d’un match. Tactiquement il est hyper pointu. Faut dire qu’il échange beaucoup avec le staff sur tous ces sujets. Son jeu de tête est un modèle du genre... et puis il a cette frappe de mule qui transpercerait un bunker.

F.D.: Sympa, Ben... j’appréc...

B.L.: Mais il reste très classique dans son jeu, limite vieille école. C’est un peu le “foot à papa” quoi...

F.D.: Pffff... et voilà...

B.L.: Nan mais je dis pas ça méchamment... Les supporteurs t’adorent en plus, t’es le joueur emblématique du club... J’veux dire... t’es là depuis toujours, en fait... Faut croire que les gens s’attachent... à force.

 

E-M: Bon, on aura compris que vous ne passerez pas les fêtes de Noël ensemble... Un dernier mot sur cette rivalité quand même... j’imagine que le coach vous demande de la laisser au vestiaire?

F.D.: Bien sûr. Et moi, ça ne me pose pas de problème. La preuve je lui ai fait deux passes décisives déjà cette saison! Ben, t’as combien d’assists toi cette saison?

B.L.: … Zéro, oui bon ça va, on a compris... Mais neuf buts! Et des beaux!

 

E-M: Pratiquement 75% des buts de l’équipe pour l’instant... impressionnant début de saison en effet. De quoi mener les Rouflaquettes vers les sommets?

F.D.: Nan, bon... j’avoue que ces 9 buts sont plus que bienvenus étant donné le peu d’occasions qu’on se procure. Mais honnêtement, faut pas s’enflammer. On est une équipe solide parmi l’élite mais les sommets sont très haut et y a deux ou trois équipes devant qui ont pris un départ canon.

B.L.: Là-dessus on est d’accord. Et puis le club est en encore en développement. Notamment au niveau du stade qui va pratiquement doubler sa capacité d’ici la fin de la saison.

 

E-M: Un développement qui se base aussi sur le centre de formation.

F.D.: C’est essentiel dans le foot aujourd’hui. Surtout quand on voit les prix des transferts sur le marché, même pour des joueurs qui n’ont encore rien prouvé. Et là c’est vrai que le club a un centre de formation plutôt efficace ; autant en profiter.

B.L.: C’est vrai et si on regarde ceux qui en sortent, on peut être optimiste. On a clairement une jeune génération, entre 15 et 18 ans, qui promet énormément. Je pense notamment au petit Lavergne qu’on surnomme déjà “Prince” et qui a des qualités énormes pour devenir un grand attaquant. Meilleur que Fab à mon avis. Peut-être même meilleur que moi. Et s’il a Gidon derrière lui pour l’alimenter, ça va faire des étincelles, parce qu’il a déjà un niveau étonnant pour son âge celui-là.

F.D.: Et t’oublies le jeune Marcel Vaz, dans les buts. Je me suis entraîné à tirer des coups-francs l’autre soir avec lui. Il m’en a sorti quelques-uns que je voyais au fond avec une de ces agilités...  Et sur les corners il n’a pas peur de sortir et d’aller se frotter aux gros gabarits. Un gros, gros potentiel. A nous de bien encadrer tout ce petit monde pour leur offrir la meilleure rampe de lancement possible dans le grand bain.

 

E-M: Venons-en au très grand bain, l’Equipe de France bien sûr. Comment abordez-vous ces rendez-vous en bleu? Fab?

F.D.: Pour moi c’est toujours un honneur et un plaisir. Et puis avec le temps je suis devenu ce qu’on appelle un cadre. Et j’avoue que j’aime bien ce rôle, conseiller les jeunes, leur inculquer la culture propre à l’Equipe de France. C’est important d’assurer une certaine continuité.

 

E-M: Et toi Ben? Déjà 2 buts marqués en 45 minutes de jeu seulement avec les bleus cette saison... Tu as l’air d’avoir beaucoup d’envie de réussir au niveau international.

B.L.: On m’a sélectionné pour marquer, je fais tout pour répondre présent et saisir ma chance. Dans une carrière c’est une opportunité rare et là je sais que j’ai quelques saisons devant moi pour amener l’Equipe de France le plus haut possible. Je compte bien donner mon maximum.

 

E-M: Un mot sur ce match étrange contre l’Argentine samedi dernier?

F.D.: Pfff, pas grand-chose à dire... Faudra leur expliquer aux argentins ce que c’est qu’un match amical. C’est bien de jouer avec de l’engagement mais là on avait l’impression qu’ils jouaient une finale, c’était un peu n’importe quoi. Du coup on peut pas vraiment tirer de leçon intéressante de ce match.

 

E-M: Les qualifications pour la Coupe du Monde approchent à grands pas. Vous sentez que le groupe est près?

B.L.: C’est trop tôt pour le dire. On a encore 3 matchs de préparation avant d’attaquer les choses sérieuses, dont un face à l’Italie qui sera un adversaire redoutable pour la qualif, ce sera intéressant. Mais on bosse, on est tous concernés et je serai présent le jour j si le coach fait appel à moi.

 

E-M: Et tout au bout, en fin de saison prochaine, il y a la Coupe du Monde. Après le beau parcours à l’Euro, c’est un objectif crédible?

F.D.: Attention de ne pas se voir trop beaux non plus hein... c’est encore loin tout ça. Rien n’est acquis, personne ne nous attendait la saison dernière, personne ne peut vraiment être certain qu’on peut rééditer un tel parcours. Surtout que maintenant on sera attendu au tournant. Parlons plutôt d’un rêve... pour l’instant :).

 

E-M: Entendu. Merci messieurs pour votre temps malgré la déception de ce soir. Bonne continuation à vous, en espérant que votre rivalité soit aussi un moteur!

F.D.: Merci à vous. A la prochaine.

B.L.: Merci... Bon Fab, on va boire un coup quand même?

F.D.: Bah oui évidemment... Maintenant qu’il a coupé son micro on peut le dire... Mais c’est toi qui rince!

 

____

 

Nous laissons notre tandem rejoindre leurs amis pour mieux oublier cette sale soirée du point de vue du jeu. Merci à Maddiganed d'avoir autorisé des deux pièces maîtresses à échanger aussi franchement  avec nous.

 

N'hésitez pas à commenter et à donner vos suggestions. La semaine prochaine, nous rencontrerons nul autre que le maître à jouer de l’Equipe de France: Mathieu Guillas. Si vous avez des questions à lui poser, vous pouvez nous les mettre en commentaires de cet article. S'il y a des joueurs de l'effectif que vous voulez absolument découvrir en interview, n'hésitez pas non plus à nous le demander.

 

A bientôt!

 

EdF-Mag